Le Grain de Sable
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            C’était il y a un siècle. Mais en Vodacce, un jeune castillan a fait ses premiers pas sur la place maudite de Gorivari il y a quelques semaines déjà, et le destin s’est mis en marche, tandis que se mettent en place les acteurs de la tragédie à venir.

            Giovanni Villanova est maintenant maître de la maison. Comme son père, il a laissé courir le bruit que son ancêtre avait laissé créer la maison Lucani par pure envie de la jeune femme, et que jamais lui, Giovanni, ne se permettrait un tel outrage à sa famille. Toutefois, il est marié à Valentina Lucani. Et un messager vient de lui apporter une étrange nouvelle : un lettré castillan a mis le pied sur la Perseguita, la place maudite de Gorivari. La chute de la Maison Lucani est désormais irrémédiable. Le Prince fut patient, il est maintenant attentif. Tout est prêt aujourd’hui pour écarter définitivement ce rival dérangeant. Mais la précipitation est dangereuse. Alors le Prince observe, et met ses hommes en marche. Quand les maîtres de Gorivari tomberont, un vrai dirigeant récupérera ce qui lui revient de droit.

            Sur un petit bateau marchand, « Mad Marina », anciennement appelée Marina Lucani revient dans son pays, et dans son regard brille déjà la vengeance. Celle d’une jeune fille qu’elle a été, née des amours du Prince Alberto Lucani et d’une belle courtisane, qui commis comme crime unique de posséder des capacités pour le Sorté importantes, mais tardives. A 14 ans, Marina est folle amoureuse d’un jeune et beau historien de l’université Dionna, Binio Trevari. Mais il est exclu qu’une fille des Lucani, Witch de surcroît, épouse un homme considéré lié aux Bernoullis. Villanova ne l’aurait jamais accepté. Le jeune homme fut « encouragé » à rentrer dans les ordres, tandis que Marina fut exilée, vers une île déserte dont elle ne devait jamais revenir. Mais dans la solitude, elle a encore accru sa maîtrises des Filaments, et réussi ainsi, après un essai infructueux a sortir de son isolement. Lucani va payer pour l’avoir méprisé, Binio va payer pour ne rien avoir fait pour la sauver, Vodacce va payer pour lui avoir volé sa vie.

            Carmélio Alinni continue son irrésistible ascension auprès du Prince Lucani. Ses affaires ont fait de lui un homme assez riches pour ses besoins divers. Carmélio est un homme de pouvoir, mais contrairement à beaucoup d’autres, le fait d’apercevoir son objectif ne le rend pas fou. Toujours calme et méthodique, le chandeleur prépare son approche. Ses ennemis sont nombreux, mais ses alliés le sont aussi. Alinni a lu Scarovese de nombreuses fois. Il sait que la chance n’existe pas, qu’existence souris aux forts et aux audacieux. Il en est. Tout à ses préparatifs, il ne voit pas le Destin se nouer. Mais il se sent capable de s’adapter à toute nouvelle situation. Et les évènements vont lui en fournir plus d’une.

            Binio Trevari a fait ses vœux d’acolyte depuis douze ans, et mène une existence paisible au monastère de St Realoni, dont il sort peu. Le trouble et la colère qui furent sienne a une époque ont disparus, et il aujourd’hui reconnu et apprécié de tous pour sa dévotion à Théus et à la communauté. Cet hiver, il devra se rendre à l’université pour la première fois depuis quinze ans, car un marchand de la région à proposé de faire don au monastère d’un très ancien book of the prophets. Binio espère être de retour au plus vite, l’excitation du monde extérieur lui étant pesante. Sa vie tranquille est tracée, et il remercie chaque jour Théus de lui avoir accordée. Mais que pourront ses prières lorsque son passé viendra se rappeler à lui ? Aussi ténu qu’un fétus de paille balayé par la tempête approchante.

            Alberto Lucani trône encore à Gorivari, mais la famille Lucani, pourtant faible, a connu des jours meilleurs. Les nuits d’hiver y sont particulièrement noires, tandis que de l’autre côté de la baie, les Faliscis chantent et dansent, Alberto se tourne vers l’unique plaisir qui lui est laissé, ses propres filles. Dans un an, il perdra son aînée, et les autres suivront. Souvent Lucani s’interroge sur la folie des hommes de pouvoir, riant de ceux qui, nombreux, donneraient tout ce qu’ils ont pour s’asseoir dans ce grand fauteuil orné de dorures. Dans ses rêves, Lucani leur laisserait bien ce devoir trop lourd qui ne lui a jamais apporté grand chose. Le maître de Gorivari est amer.