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Marina monte en chantonnant les quelques marche qui mènent à la salle
du trône. Le dernier de ses tourmenteurs va enfin connaître le sort qu’il mérite.
Mais autour de la Sorcière sont encore présent deux Filaments Noirs… Alberto Lucani contemple incrédule
le sang qui coule le long de son épée, et le corps de sa cadette étendue au
sol. Il ne se souvient que par image floue. Son assoupissement, des cris, un
silhouette noire et démoniaque courant vers lui, et ses instincts de
Duellistes, derniers à le trahir. Tout est désormais fini déjà, mais il
devra boire le calice jusqu’à la lie. Alors, quand arrive Marina,
quand elle lui parle de son rôle dans l’histoire, quand elle lui annonce que
sa vengeance est venue, et qu’il va payer plus que tout ce qu’il peut
imaginer, Alberto reste impassible. Les lourds coups d’une horloges sonnent,
tandis que Marina rit tant et plus devant le Prince à sa merci. Rabenstein et ses hommes
parviennent au port de Gorivari, pratiquement désert. Après un rapide combat,
ils se retrouvent maîtres de la capitainerie. Ils ne leur faut que peu de temps
pour arranger les choses selon les ordres d’Alinni. Ronaldo se fait discret, car il
a vu le mouvement d’Alinni, et qu’il sent un coup arriver, même si la
direction reste incertaine, tout semble converger maintenant vers le palais trop
silencieux du Prince. Alberto vit comme dans un rêve,
presque en dehors de son propre corps. L’idée que dans peu de temps il sera
à jamais en paix ne lui fait pas peur, bien au contraire, il va rejoindre ses
filles. Un fin sourire se dessine sur le visage du Prince, provoquant la colère
de Marina. Il sait une chose qu’elle ne sait pas. Il sait que malgré toute sa
puissance, il peut encore s’échapper de ses liens, vers un endroit où elle
ne pourra plus rien contre lui. Toujours souriant, le Prince s’approche
d’une de ses grandes fenêtres, et contemple une dernière fois Gorivari
endormie. Puis il lève les yeux aux ciel, et saute comme dans un rêve. Quand
on le retrouve peu après, son corps sans vie est toujours souriant, enfin en
paix. Marina enrage, et se tourne à
nouveau vers les Filaments du Destin, les tirants avec une énergie jamais vue
en Vodacce depuis la disparition des Lorenzo. Si Alberto Lucani lui a échappé,
c’est tout Gorivari qui va payer pour son Prince indigne. Mais à la porte de la salle est
apparu un jeune vodacci portant sur ses vêtement l’emblème de la Rose et de
la Croix. De La Rosa n’est en rien dupe. Il sait qu’on l’a mené précisément
ici pour mettre fin aux agissements de Marina, dans des buts moins que louables.
Mais il sait aussi que c’est son devoir, alors après une prière, il tire
calmement son épée. Marina devient hystérique, et tente par tout les moyen de
déchirer les Filaments, nombreux du jeune Vodacci. Mais chaque fois qu’il lui
semble en prendre un, il s’échappe. Il n’est bientôt plus qu’à deux mètre,
plus qu’un. Enfin, Marina découvre un filament fort mince, mais noir comme la
nuit sur le jeune Chevalier. Ricanant victorieusement, elle se jette sur lui
pour l’arracher. Elle tombe empalée sur l’épée du Chevalier, à temps
pour voir le fil se briser, son extrémité sortant de son propre corps. La Mort
était entre eux, et elle est bien au rendez-vous. Alors, quand des pas se font
entendre, De La Rosa se tourne calmement. Toujours accompagné de sa garde, Carmélio
Alinni fait son entrée dans la salle du trône, bientôt rejoint par ses
hommes, et par Rabenstein, porteur d’une précieuse missive. Regardant
longuement De La Rosa, le noble marchand s’assied tranquillement sur le trône
vide. Tandis qu’au dehors éclate un orage, Gorivari trouve un nouveau maître. |