La route de Charouse
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            Le lendemain, Charles fit effectivement ses adieux aux pêcheurs, et partit en même tant que Paul. Il loua une charrette, et s’arrêta à la première ville pour y acheter un costume correct. Les Sols en or eurent bien vite raisons des regards étonnés du tailleurs pour cet homme habillé de manière plus que frustre. Le soir, il logea incognito à l’Hôtel du Bois, avant de poursuivre sa route en fiacre. Enfin, trois jours après, il arriva en vue du Palais du Duc de Rogne dot il gravit rapidement les marches en haut desquelles il fut arrêté par un homme en livrée.

-         Bonsoir, monseigneur, que puis-je pour vous ?

-         Bonsoir. Il me faut voir le Duc.

-         Certainement. Je suppose que le Duc attends Monsieur ?

-         Non, le Duc ne m’attend pas, mais donner lui ceci et il me recevra.

Charles lui tendit alors une simple lettre dûment cachetée.

-         Je m’en occupe immédiatement, Monsieur. Et qui dois-je annoncer ?

-         Il ne sera pas nécessaire de m’annoncer.

-         Bien. Si Monsieur veut bien se donner la peine d’attendre dans ce petit salon.

L’intendant parti après un dernier regard peu amène pour ce visiteur impromptu, et se rendit chez le Duc.

-         Si Monsieur le Duc veut bien m’excuser, il est en bas un homme qui désire le voir, mais qui refuse de se nommer. Dois-je le faire sortir par la garde ?

Ce faisant, il passa au Duc la missive. Celui-ci baissa les yeux dessus, répondant dans le même temps.

-         S’il persiste, oui, sinon, dites-lui que je tiens cour demain et qu’il pourra m’y voir.

-         Je m’en occupe immédiatement, Monsieur.

Le duc lut les premières lignes de la lettre, qui était fort courte, avant de reconnaître le sceau. Il se mit alors à trembler.

-         Ce… Ce n’est pas possible… Cet homme est mort… Mort ! Gustave !

L’intendant qui était déjà à la porte se retourna vivement.

-         Monsieur ?

-         Dites à notre invité que je vais le recevoir, et faites préparer une chambre à son intention.

-         Bien Monsieur.

Quelques minutes plus tard, le Prince entrait dans le bureau du Duc d’un pas alerte.

-         Je remercie sa Seigneurie le Duc de m’avoir reçu si rapidement.

-         Il n’y a pas de quoi… Votre Altesse…

Ces derniers mots étaient prononcer avec un doute et une gêne évidente.

-         Mais comprenez mon trouble… Nous n’avons eu de vos nouvelles depuis bien longtemps… Et comment vous dire… Enfin disons que votre frère l’Empereur…

-         … A organisé des funérailles en mon honneur ?

-         Euh… Oui.

-         Et bien nulle doute qu’il sera heureux de voir que la providence m’a permit d’en réchapper.

-         Certainement…

Antoine de Rogne sentait la sueur s’écouler à grosse gouttes de son front, entre des pensées contradictoires. Il ne peut être celui qu’il prétend, pensait-il, et si je le crois, on me tournera en ridicule. Théus, que dois-je faire. Car c’est pourtant bien son sceau, et s’il y a ne fusse qu’un chance qu’il soit réellement le Prince Charles, c’est bien plus que j’aurais à craindre si je ne lui accorde pas tout le respect du…

-         Je vois que Monsieur le Duc ne se sent guère bien. Je ne voudrais pas vous déranger plus que de nécessaire. J’ai deux simple requêtes à vous faire.

-         Je… Je vous écoute.

-         Je souhaiterai pouvoir passer la nuit dans votre beau Palais

-         Mais… certainement, mon intendant vous prépare déjà votre chambre. Et… Pour votre deuxième requête ?

-         Oh, rien de plus simple, je voudrais savoir si Monsieur le Duc pourrait me confier un de ses fiacres ainsi qu’un équipage pour me rendre au plus vite à Charouse.

Un soupir de soulagement se fit sentir, tandis que la réponse du Duc fusa 

-         Ce sera un honneur pour moi que de prêter un carrosse à Votre Altesse. Quatre homme seront à Ses ordres dès demain matin.

-         Parfait. Si cela ne vous fait rien, je vais me retirer, je voudrais partir tôt demain matin.

-         Bien… Bonne nuit Votre Altesse.

Antoine de Rogne referma la porte sur l’intrus, et respira enfin… Je m’en tire bien, se dit-il, Théus seul sait ce qu’il aurait pu exiger…

Le lendemain matin, Charles de Montaigne montait dans un carrosse, vêtu d’un des propres costumes du Duc fourni par son intendant, ordonnait au cocher de démarrer avant de s’exclamer

- A nous deux, Charouse, maintenant ! »