Chapitre II
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Les Enfants

            Et Théus contempla Théah, prête à accueillir ses premiers enfants, ceux qui devraient la préparer pour ceux qui allaient suivre. Et il dit aux 4 Primes élémentaires :

            « Arrêtez ici votre ronde, et voguez sur le monde comme bon vous plaira »

            Et seuls Obscéan et Luméan continuèrent à tourner, et les nuits succédèrent aux jours tandis que sur la Terre voyageaient les Primes.

            Et d’immenses ras de marées se levèrent sur le trajet de Enéan.

            Et de furieux incendies éclatèrent sur le chemin de Frénéan

            Et la terre gronda et se leva sur la route de Teréan

            Et des tempêtes ragèrent sur le parcours de Aénéan

            Mais bientôt se réalisa la volonté de Théus, quand les éléments libérés se rencontrèrent. Et de ces grands conflits naquirent les premiers enfants de Théus, les premiers à fouler le sol de Théah.

            Aénéan rencontra Teréan, la tempête emporta la terre et les collines dans des vents de plus en plus furieux. Mais la montagne contint les vents, et Théah redevint plus calme. Au cœur du cyclone tourbillonnèrent d’innombrables morceaux de rocs, et ils furent projetés aux quatre coins de Théah. Et venus de la terre mais forgés par les vents, faits de la pierre la plus dure mais forgés par les vents, lourds et puissants mais pourtant gracieux comme la brise, les Vrais Dragons s’envolèrent au matin

            Teréan rencontra Frénéan, et la terre fondit, la pierre explosa sous la chaleur et la lave déchira les montagnes. Mais elle refroidit et redevint la terre, apaisant les brasiers. Des cœurs des volcans jaillirent des morceaux de magma, solides mais consumés, éternels mais en constante transformation. Au crépuscule ils s’apaisèrent, suffisamment solides pour parcourir le monde, mais brûlants encore et toujours d’un feu passionné, dévastateur. Forces vives capables du meilleur et du pire, mais jamais en paix, on devait bien des années plus tard les nommer Runes.

            Enéan rencontra Teréan, et un tsunami recouvrit les terres, balayant les grands monts comme de vulgaires rochers, et creusant la terre et la roche avec la même force. Mais les hauts sommets restèrent émergés, et les eaux lentement se retirèrent sur une terre meurtrie mais fertile. Et poussèrent l’herbe, puis les buissons et les grands arbres. Et à l’aube venue, nés de la terre, abreuvés par l’eau, naquirent de multiples créatures autour des lacs et des forêts, des enfants beaux et calmes, éternels comme la terre, mais frivoles comme la cascade qui prirent le nom de Grands Sidhes.

            Et des chocs incessants de la terre et du feu, de l’air et de l’eau émergèrent encore bien d’autres Enfants, de toutes formes et de toutes sortes. Et quand enfin les grands conflits élémentaires s’apaisèrent, ils se réunirent tous pour entendre le message de leur Créateur. Mais la parole de Théus restait trop forte pour la fragile Théah, et ceux qui pourraient entendre son message n’étaient pas encore nés. Alors Il réunit les quatre Primes Elémentaires pour qu’ils portant leur mission aux Enfants : préparer le monde pour ceux qui allaient suivre, et leur apprendre les voies de Théah, dont, premiers des créations de Théus à y vivre, ils connaissaient ensemble les moindres secrets.

            Les Primes étaient les instruments de la volonté de Théus, et ils répétèrent sa Parole, en fixant à chacun des Enfants sa tâche.

            Et les derniers des Enfants furent ceux du Prime solitaire, et jamais ils ne foulèrent le sol de Théah. Mais la Lune fut leur terre à eux, et ils grandirent ainsi, loin du regard des autres Primes. On ne les nomma pas, car nul ne connaissait leur existence, mais leur différence étant manifeste, ils seront appelé « Les Etrangers »

Les Petits Enfants

            Et Théus regarda le Monde, et Il vit Obscéan et Luméan se succèder, et les Quatre Primes voguer, et Ses Enfants se répartir de part le monde. Et Il vit que le temps était venu pour Sa Grande Création, Ceux pour qui Il avait préparé Theah, et qui constitueraient Son Peuple, Ses Petits Enfants de naître.

             Et dans les grottes profondes, les vallées d’herbes chatoyante, sur le flanc des Montagnes et jusque dans le cœurs des forêts s’éveillèrent les premiers des hommes, nus et tremblants, apeurés et fragiles. Et ils se levèrent, et regardèrent le monde, et y firent leurs premiers pas.

            Et nul doute qu’ils y auraient rapidement dépéris s’ils y avaient été laissés à eux mêmes. Mais les Enfants vinrent pour les rassurer et les réconforter, pour leur parler du Créateur, surtout. Ils leur montrèrent le Monde et ses secrets, leur apprirent à faire du feu, à dompter les eaux, à voyager et à se nourrir. Et ils leurs parlaient de Théus.

            Et Théus lui-même était avec eux à chaque instant, car Il leur avait fait le plus grand des Dons, celui de pouvoir entendre Sa voix, si toutefois ils écoutaient attentivement. Théus ne pouvaient pas, à l’instar de ses Enfants, parcourir Théah, mais sa présence réchauffait le cœur des hommes.